Les revendications territoriales de la Russie en Arctique appuyées par une étude géologique
La Russie a désormais la preuve qu’une partie de l’océan Arctique se trouve à l’intérieur de ses frontières. Des géologues de l’Université d’État de Moscou, en coopération avec des collaborateurs russes des Pays-Bas et des États-Unis, ont établi une carte de la région de l’Arctique entre le Jurassique et le Cénozoïque, soit entre 201 et 66 millions d’années avant notre ère. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Earth-Science Review.
Les scientifiques ont prouvé que la dorsale de Mendeleïev, qui s’étend sur 1.500 kilomètres depuis l’Île Wrangel jusqu’à l’archipel arctique canadien, reposait sur le même plateau continental des mers de l’Arctique oriental, et constitue ainsi un prolongement du continent.
Leur étude consistait à interpréter des données sismiques et à les comparer avec les échantillons de roche prélevés sur les pentes de la dorsale de Mendeleïev et de celle de Lomonossov, situées dans les profondeurs de l’océan Arctique. Les chercheurs ont ainsi pu reconstituer tous les stades de développement géologique de la région depuis plus de 150 millions d’années écoulées.
Revendication possible
Cette découverte n’est pas seulement importante d’un point de vue scientifique. La Russie revendique une partie de ce continent à haute valeur stratégique. Or, en vertu de l’article 76 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, un État côtier peut revendiquer un plateau continental au-delà des 200 milles marins (370 kilomètres) si ce territoire est le prolongement du continent.