Les saumons ont chaud aux nageoires
Un rapport annuel de la Fédération du saumon Atlantique (FSA), sorti le 11 juin, note que le nombre de saumons de l’Atlantique en Amérique du Nord a diminué de 15 % en 2017 par rapport à l’année précédente. Cinq des six régions où vivent des saumons d’Amérique du Nord n’ont pas atteint le minimum requis pour la conservation de l’espèce.
«Nous sommes très inquiets du faible nombre de saumons qui retournent en eau douce pour frayer [pondre et féconder les œufs, ndlr], décrit Charles Cusson, directeur des programmes au Québec de la FSA. La mortalité en mer grandit et nous n’en connaissons pas la cause exacte.» Parmi les facteurs suspectés, vient d’abord le réchauffement climatique. L’augmentation de la température des océans cause une remontée vers le Nord de la nourriture et donc des saumons d’Atlantique. Au point qu’ils sont devenus rares le long des côtes du Maine, aux Etats-Unis. L’espèce a été classée «en péril» dans les rivières de l’Etat américain et son exploitation interdite.
Le saumon souffre dans sa chair de la montée des températures aquatiques. «C’est une espèce d’eau froide, poursuit Charles Cusson. Le réchauffement rend plus difficile sa survie.»
Autre menace pour ce poisson qui n’hésite pas à remonter jusqu’au Groenland pour chercher les crustacés et petits poissons dont il aime se nourrir : l’aquaculture intensive marine…