L’explosion des orages dans l’Arctique, un signe de « l’accélération du réchauffement climatique »
Coups de foudre en Arctique. Et pas qu’un peu. Il y a eu 7 278 éclairs enregistrés au-delà du 80e parallèle – soit plus au Nord encore que la pointe Nord du Groenland –, a constaté Vaisala, une société finlandaise de mesures d’événements environnementaux, dans son rapport annuel publié vendredi 7 janvier.
C’est deux fois plus que le nombre d’éclairs qui se sont abattus sur cette région durant les huit dernières années combinées, précisent les auteurs de ce document. Une hausse spectaculaire qu’il convient tout de même de relativiser car « on part de presque rien ces dernières années aussi loin au Nord, et il suffit qu’il y ait eu quelques événements orageux avec plusieurs centaines d’éclairs pour obtenir un tel résultat », souligne Sander Veraverbeke, un climatologue à l’Université libre d’Amsterdam qui a été l’un des premiers à s’intéresser à partir de 2014-2015 aux éclairs dans la région arctique.
Un avant-goût des bouleversements à venir
Il n’empêche, le simple fait que la foudre s’aventure toujours plus loin au Nord est jugé extraordinaire et inquiétant à la fois par un nombre croissant de scientifiques qui s’y intéressent. La multiplication de ces éclairs dans l’Arctique, soit au nord du 65e parallèle, « constitue en effet un indicateur important de l’accélération du réchauffement climatique », note Declan Finney, climatologue à l’institut de recherche Ronin (New Jersey), contacté par France 24.
« On parle tout de même de ce qu’on considère avant tout comme des événement tropicaux qui se produisent de plus en plus souvent dans l’Arctique », souligne ce spécialiste. En 2002, des scientifiques avaient interrogé les populations locales dans la région Arctique au nord du Canada et « personne n’avait vu plus d’une poignée d’éclairs dans sa vie. L’un de plus âgés n’avait assisté qu’à un seul orage, soixante-dix ans plus tôt », note le site de la chaîne National Geographic.
Il faut, en effet, un cocktail très précis pour qu’un orage et des éclairs soient possibles. Un mélange qui n’était pas commun dans l’Arctique : une forte humidité, une certaine chaleur à la surface du sol, une température plus froide en altitude et une météo instable…
Lire la suite sur France 24