L’Islande : le pays qui fond
Snaevarr Gudmundsson étudie les glaciers du sud de l’Islande. Son travail l’amène sur le terrain, où il marche des kilomètres pour prendre des mesures avec l’aide de coordonnées GPS afin de calculer le recul des glaces.
En ce jour de fin septembre, on le trouve au pied d’une des langues du plus grand glacier d’Europe : le Vatnajokull, dont la superficie est équivalente à 17 fois l’île de Montréal.
« Depuis 1995, la glace s’amincit et recule rapidement, résume le scientifique. Ici, c’est une moyenne de 50 à 70 mètres par année depuis 10 ans. Vis-à-vis du lac, ça va jusqu’à 200 mètres par année ! »
Le lac en question, le Fjallsarlon, est en fait un lagon glaciaire de quatre kilomètres carrés formé il y a 75 ans par la fonte des glaces. Il grossit d’année en année. Les morceaux qui se détachent sans cesse du glacier se retrouvent dans le lagon et forment de spectaculaires icebergs.
Le Français Benoît Robert y amène les touristes en Zodiac, mais ne s’approche pas du mur de glace.
« On ne sait jamais quand un bloc de glace de 20 tonnes va s’effondrer. On ne veut pas être en dessous ! Et 20 % de la casse se produit sous l’eau, où il y a 200 mètres de glace environ. Donc des blocs de glace peuvent se détacher du dessous, et on a un énorme iceberg qui sort de l’eau subitement. » – Benoît Robert, guide, Les tours en Zodiac Fjallsarlon
Au pied de la langue glaciaire voisine du Vatnajokull, le paysage est encore plus saisissant.
Le lagon glaciaire du Jökulsarlon, qui fait une trentaine de kilomètres carrés, est aujourd’hui une des attractions du pays. Zodiacs, kayaks et plus gros bateaux vont et viennent entre les icebergs pendant que, sur la rive, des centaines de visiteurs prennent des photos ou jouent avec des morceaux de glace.
Au loin, les bandes de terre rappellent que le glacier recule à cet endroit en moyenne de 300 mètres par année…
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