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ISSN : 2755-3755

L’UE envisage la construction d’un câble internet dans l’Arctique pour relier l’Europe à l’Asie

Publié le 10.11.2022 - Article de Luca Bertuzzi du 14/10/2022 sur EURACTIV (traduit de l'anglais par Arthur Riffaud)
La Commission européenne envisage de financer la construction d’un câble de fibre optique destiné à relier l’Europe à l’Asie via l’Arctique et à éviter les goulets d’étranglement existants, ont déclaré à EURACTIV deux responsables européens proches du dossier, sous couvert d’anonymat

Le consortium à l’origine du projet Far North Fiber est composé de la société alaskienne Far North Digital et de la société finlandaise Cinia. Le câble aurait une longueur de 14 000 km et raccorderait la Scandinavie et l’Irlande au Japon, en passant par l’Arctique, avec des points de chute au Groenland, au Canada et en Alaska.

La société Cinia a initialement conçu le projet en 2018, en passant par la route maritime du Nord, en collaboration avec l’opérateur télécom russe MegaFon. L’accord a volé en éclats l’année dernière en raison de la montée des tensions géopolitiques avec Moscou. De son côté, la Russie prépare le lancement de son propre câble dans l’Arctique, le Polar Express, en 2026.

Le plan d’infrastructure a donc été reconfiguré en décembre 2021 pour traverser la route maritime du Nord, et elle est à la recherche d’investisseurs pour financer un coût total estimé à 1,15 milliard de dollars.

Passer par l’Arctique signifierait également que le câble serait plus court que les câbles existants, réduisant ainsi ce qui est appelé la latence des données, soit le temps que l’information met à voyager d’un point à l’autre.

« Ce serait un câble très cher, et sa viabilité commerciale est incertaine. La réduction de la latence en soi ne détermine pas si un câble sera construit », a déclaré Alan Mauldin, directeur de recherche chez TeleGeography, une société d’études du marché des télécommunications.

À cet égard, les tensions géopolitiques actuelles pourraient jouer en faveur du projet. Les responsables politiques européens ont en effet commencé à le considérer comme un atout stratégique.

Le câble serait le premier à relier l’Europe à l’Asie sans passer par le canal de Suez en Égypte, un goulet d’étranglement critique pour l’infrastructure Internet et le commerce international. À la suite du récent sabotage du gazoduc North Stream, soupçonné d’être d’origine russe, Bruxelles se méfie de plus en plus de ces points de défaillance uniques…

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