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ISSN : 2755-3755

Mars 2020 : pourquoi la NASA choisit l’Islande pour s’entraîner

Publié le 24.10.2019 - Article de Jérémy Richard du 14/08/2019 sur La Tribune
Avant que la planète rouge ne devienne un désert congelé inhospitalier où la température moyenne oscille autour de -63°C, les scientifiques pensent qu'elle ressemblait beaucoup à l'île subarctique. C'est pourquoi la Nasa a choisi les champs de lave islandais pour préparer la suite du travail avec le robot Curiosity qui, sept ans après ses premiers tours de roues sur la planète rouge, continue d'arpenter la surface

Avant la prochaine mission sur Mars en 2020, c’est dans les champs de lave islandais que la Nasa prépare la poursuite du travail engagé par le robot Curiosity qui, depuis 2012, explore la planète rouge à la recherche de signes de vie.

Niché au pied du Langjökull, deuxième plus grand glacier d’Islande dans l’ouest de l’île, le champ de lave de Lambahraun a été durant trois semaines en juillet le terrain de jeu d’une quinzaine de scientifiques et ingénieurs envoyés par l’agence spatiale américaine.

L’île volcanique perdue au milieu de l’Atlantique Nord a quelque chose en elle de martien, avec son sable noir de basalte, ses dunes façonnées par le vent, des roches noires et les sommets des montagnes environnantes.

« Nous obtenons exactement le type de motifs et de transports de matériaux que les scientifiques souhaitent voir », souligne sur place, bonnet vissé sur le chef, Adam Deslauriers, responsable espace et instruction pour Mission Control Space Services.

Cette société canadienne basée à Ottawa a été mandatée par la NASA pour tester un prototype d’astromobile dans le cadre du projet SAND-E (Semi-Autonomous Navigation for Detrital Environments, ou en français « Navigation semi-autonome pour les environnements détritiques »)…

En 1965, l’Islande, déjà terrain d’entraînement pour les missions Apollo

Les sites sont choisis pour étudier la façon dont le sable et les roches changent à la fois de composition chimique et de propriétés physiques à mesure qu’ils se déplacent depuis le glacier vers la rivière avoisinante.

Avant que Mars ne devienne un désert congelé inhospitalier où la température moyenne oscille autour de -63°C, les scientifiques pensent qu’elle ressemblait beaucoup à l’île subarctique.

« La minéralogie en Islande est très similaire à celle que nous trouverions sur Mars », observe Ryan Ewing.

Le professeur en géologie et géophysique à l’Université A&M de Texas aux États-Unis fait notamment référence aux nombreuses roches sombres, dites mafiques, c’est-à-dire riches en magnésium et en fer comme les olivines et pyroxènes déjà trouvées sur Mars. « De plus, il y a peu de végétation et il fait froid ».

L’Islande a déjà servi de décor pour des exercices de la NASA. À l’occasion des missions Apollo, 32 astronautes ont suivi une formation grandeur nature à la géologie sur l’île volcanique en 1965 et 1967 dans les champs de lave de l’Askja, au cœur des hauts-plateaux, ou près du cratère du Krafla au nord du pays.

Les campagnes analogiques planétaires permettent à la NASA de tester le matériel et les procédures (ainsi que ceux qui vont les exécuter) dans des environnements extrêmes qui modélisent ceux auxquels les astronautes ou les robots vont être confrontés dans l’espace.

Mission Control doit revenir en Islande pour de nouveaux tests robotiques à l’été prochain avant le lancement de la mission « Mars rover » par la NASA prévu entre le 17 juillet et le 5 août 2020…

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