Mer de Norvège
Malgré la déclaration d’Ilulissat, ratifiée en 2008 par les cinq Etats circumpolaires (le Danemark pour ce qui concerne le Groenland, la Norvège, la Russie, les Etats-Unis et le Canada), qui définissait comme limite méridionale de l’océan Arctique le cercle polaire arctique et plaçait ainsi une partie de la mer de Norvège dans l’océan Atlantique Nord, en France, le Conseil national de l’information géographique a repris les limites maritimes recommandées par l’Organisation hydrographique internationale, considérant la mer de Norvège comme une mer bordière intégrée à part entière à l’océan Arctique. Celle-ci ne descend cependant pas en dessous du 61ème parallèle qu’elle longe depuis le Nord des îles Shetland jusqu’au niveau de l’île d’Ytre Sula, située à proximité de la côte norvégienne qui apparaît découpée par de nombreux fjords et comporte de multiples îles telles les îles Lofoten.
La mer de Norvège communique au sud-ouest avec l’océan Atlantique, au sud avec la mer du Nord, au nord-est avec la mer de Barents et au nord-ouest avec la mer du Groenland, ces deux dernières étant elles aussi rattachées à l’océan Arctique.
Elle couvre une superficie d’environ 1,1 million de kilomètres carrés (soit deux fois celle de la France métropolitaine) mais contrairement aux mers du Nord et de Barents, elle n’occupe qu’une faible partie du plateau continental et montre ainsi des profondeurs importantes pouvant atteindre 4 000 mètres.
Connus pour leurs ressources en hydrocarbures, ses fonds marins sont exploités dans plusieurs zones assez proches de la côte à l’aide de plateformes pétrolières offshore, en particulier au niveau du champ gazier d’Ormen Lange (découvert en 1997), bien qu’une sismicité importante soit présente dans ce secteur. C’est une région où les tremblements de terre, certes d’intensité faible ou moyenne, sont effectivement nombreux, le risque sismique apparaissant le plus élevé le long de la côte norvégienne, notamment au niveau de zones d’effondrements sous-marins tels ceux de Storegga, qui correspondent à des effondrements du talus continental ayant entrainé de puissants glissements sous-marins. Il semble certain que si des évènements de ce type, même de moindre importance, venaient à se reproduire, les conséquences vis-à-vis des installations offshore (plateforme d’exploitation et pipelines reposant sur le fond notamment) pourraient être catastrophiques tant sur le plan économique qu’en termes de pollution et d’impact sur l’environnement et les écosystèmes.
D’un point de vue ressources halieutiques, ses zones côtières sont peuplées de nombreuses espèces de poissons en provenance de l’Atlantique Nord, tel le saumon qui vient y frayer. La bordure du plateau continental abrite une biodiversité importante de sorte que l’on y trouvait par le passé certains cétacés en abondance ainsi que le thon rouge du Nord. La dérive nord atlantique (ou courant de l’Atlantique Nord, déplacement vers le nord-est et vers l’Arctique des eaux atlantiques de surface ayant été réchauffées par le Gulf Stream) y assure des températures d’environ 10 °C supérieures aux températures observées habituellement à ces latitudes. Au même titre que sa voisine, la mer du Groenland, la mer de Norvège constitue le point de départ des eaux profondes de l’Atlantique Nord et représente ainsi une région déterminante en termes de déclanchement et de maintien de la circulation thermohaline à l’échelle planétaire.