Mercure dans l’océan Arctique : quand la toundra sert de passeur
Chaque année, nos centrales à charbon, activités minières et autres industries émettent des milliers de tonnes de mercure dans l’atmosphère. Dans le milieu aquatique, le mercure s’accumule dans les réseaux trophiques et des teneurs particulièrement élevées se retrouvent chez les grands prédateurs (morses, bélugas, certains poissons) ; leur consommation par les humains peut induire une neurotoxicité chez l’enfant et des maladies cardio-vasculaires chez l’adulte. Ces problèmes sont particulièrement préoccupants dans les milieux arctiques, où la contamination de la faune par le mercure est parmi les plus élevées au monde, alors que cette région ne contient que très peu de sources de pollution. Face à ce paradoxe, les scientifiques ont longtemps suspecté la voie atmosphérique : le mercure serait ainsi transporté depuis les moyennes latitudes vers les milieux polaires, où les précipitations sous forme neigeuse contamineraient l’océan Arctique. Une hypothèse progressivement remise en cause par la découverte que les fleuves apportent plus de mercure à l’océan Arctique que l’atmosphère…