Narendra Modi invité du 14 Juillet : «Vers une coalition franco-indienne pour la protection de l’Arctique ?»
Lorsque l’ancien premier ministre indien Manmohan Singh a participé au défilé de la Bastille en 2009, le partenariat stratégique entre l’Inde et la France portait essentiellement sur l’éducation, la santé, la défense, l’espace et les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire. Ce partenariat s’est depuis étendu à la coopération en matière de cybersécurité, de lutte contre le terrorisme, de questions climatiques et d’énergies renouvelables. À l’approche du 25e anniversaire du partenariat stratégique entre l’Inde et la France, la visite du premier ministre Modi à l’occasion de la fête de la Bastille renforce l’importance et la valeur de la relation entre l’Inde et la France.
Cette réunion devrait donner le ton pour les vingt-cinq prochaines années. Un partenariat plus profond et plus collaboratif ne pourra être établi que si l’accent est mis sur le défi majeur de notre époque: le changement climatique. La rencontre entre le président Macron et le premier ministre Modi peut servir de plateforme pour renforcer la collaboration sur le climat, en particulier pour protéger l’Arctique.
Alors que les températures terrestres atteignent des sommets inégalés, battant trois records consécutifs la semaine dernière, le changement climatique est entré dans un territoire inexploré. L’Arctique se réchauffe quatre fois plus vite que la moyenne mondiale et les sept dernières années ont été les sept plus chaudes jamais enregistrées dans la région. La moitié de la glace de mer de l’Arctique de septembre a déjà disparu, et si toute la glace de mer de l’Arctique disparaissait pendant les mois ensoleillés, la perte de réflectivité ajouterait au réchauffement l’équivalent d’un trillion de tonnes de CO2, soit 25 ans d’émissions climatiques au rythme d’aujourd’hui.
En raison des téléconnexions, qui relient les changements dans l’Arctique aux impacts dans le monde entier, l’Inde et la France seront toutes deux confrontées à des phénomènes météorologiques extrêmes causés par la disparition de la glace de mer arctique. En outre, la disparition de l’Arctique peut avoir un impact sur les températures et perturber les schémas météorologiques mondiaux en raison des modifications du jet-stream.
Étant donné les intérêts croisés de l’Inde et de la France dans l’Arctique, la réunion bilatérale du 14 juillet peut s’avérer cruciale si des approches plus ambitieuses sont mises en œuvre. Les deux pays ont déjà des politiques arctiques stratégiquement alignées sur des aspects essentiels de leurs rôles respectifs et de leur vision de l’avenir de la région.
Le Centre national indien de recherche polaire et océanique (NCPOR), un institut de recherche autonome dépendant du ministère des sciences de la terre, et l’Institut polaire français (IPF) ont les capacités nécessaires pour mener des recherches scientifiques conjointes sur les téléconnexions arctiques et leurs conséquences pour les deux pays.
L’annonce d’une coalition de chefs d’État pour la protection de l’Arctique, lancée par l’Inde et la France dans la prochaine phase de la coopération stratégique, affirmerait non seulement un esprit de collaboration, mais aussi un leadership indispensable…
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