Naviguer en Arctique
Au tournant des années 2010, la fonte accélérée des glaces laisse entrevoir de nouvelles perspectives pour la navigation. Dans les médias, on a parfois l’impression que l’on vient de découvrir – ou de redécouvrir – l’océan Arctique, oubliant que des populations l’habitent et le pratiquent depuis des millénaires. Ainsi, Bloomberg titre en 2016 que « le monde vient de découvrir un océan à mille milliards de dollars » (Roston, 2016).
Les articles insistent sur un potentiel de ressources important, libéré par le retrait des glaces. Ils sont nombreux à également évoquer le potentiel développement de la navigation.
Ce ne sont ici que des exemples parmi de nombreuses publications qui ont annoncé, avec plus ou moins de nuance, le développement de nouvelles autoroutes polaires. Ces articles font notamment suite à un rapport de l’USGS (US Geological Survey) de 2008 qui estimait que 29 % des réserves de gaz et 10 % des réserves de pétrole encore à découvrir se trouvaient dans l’Arctique (USGS, 2008). Le rapport évoquait clairement le caractère estimatif des données qu’il présente, mais les analystes qui en reprennent les résultats omettent souvent de préciser la méthode de calcul et le fait que ces résultats se basent en réalité sur des hypothèses. Progressivement, on a l’impression d’une corrélation qui serait établie entre l’accessibilité des ressources et le développement des routes polaires, à la faveur du retrait des glaces. Les choses ne sont pourtant pas aussi simples et de nombreux autres facteurs entrent en jeu dans le développement de la navigation polaire, que nous proposons donc d’interroger ici.
Il s’agira alors de dresser une typologie de la navigation arctique telle qu’elle existe aujourd’hui, puis d’interroger son évolution et les acteurs impliqués afin de mettre en évidence les grandes tendances contemporaines. Enfin, on s’attardera sur les implications géopolitiques du développement de la navigation dans la région…
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