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ISSN : 2755-3755

Norvège : après la morse Freya, l’ourse polaire Frost pourrait aussi être mise à mort

Publié le 18.10.2022 - Article de Vincent Jolly du 04/10/2022 sur Le Figaro
Un mois et demi après l'euthanasie du mammifère marin qui perturbait le port d'Oslo, un débat similaire autour d'une femelle ours polaire agite actuellement l'archipel du Svalbard

Son vrai nom ? Isbjorn N23992 : une femelle ours polaire âgée de 17 ans et habitant l’archipel montagneux du Svalbard, un territoire norvégien situé entre le Groenland et l’île du Roi George, en plein océan arctique. En septembre dernier, l’animal surnommée Frost et ses oursons se sont une fois de plus introduits dans des cabanes de vacanciers dans cette région très prisée par le tourisme polaire. Pourquoi ? Probablement pour y chercher de la nourriture.

Sur le site internet du Svalbardposten, qui relate l’affaire, les photos d’intérieurs de bâtiments ravagés succèdent à celle d’un ours blanc dressé contre la porte d’une cabane. Devant la multiplication de ces incidents, et avec l’arrivée de la nuit polaire qui plonge l’archipel dans la pénombre pendant plusieurs semaines, un élu local estime qu’il pourrait être préférable d’euthanasier Frost pour éviter un drame – notamment avec les enfants qui se rendent à l’école. Même si jusqu’à ce jour, Frost n’a jamais blessé personne.

Augmentation des conflits humains-faune

Le Svalbard n’est pas un cas isolé. Partout sur la planète, les conflits entre les humains et la faune sauvage s’intensifient drastiquement depuis plusieurs années. Dans la plupart des cas, c’est la perte d’habitats naturels et la diminution des zones tampons qui engendrent ce genre de collision dévastatrice autant pour les animaux que pour les homo sapiens. Au Svalbard, en revanche, où seulement 2700 personnes cohabitent avec environ 300 ours polaires sur une vaste zone de 61.000 kilomètres carrés, le problème ne devrait pas se poser. Mais le réchauffement climatique qui étiole la banquise a réduit leur terrain de chasse naturel. À cela s’ajoute la hausse de la fréquentation touristique. Celle-ci a eu un effet pervers sur leur comportement : en s’habituant à la présence d’êtres humains, les mammifères sont devenus plus intrépides et associent les tentes et les cabanes à la présence de nourriture.

Repérée par les scientifiques en 2009 à l’âge de quatre ans, Frost est suivie par un collier GPS depuis 2017. L’appareil envoie sa géolocalisation une fois par jour aux scientifiques de l’Institut Polaire Norvégien. Si l’animal pénètre dans un rayon de moins de 25 kilomètres autour de Longyearbyen, capitale de l’archipel du Svalbard, le signal est envoyé une fois toutes les quatre heures – la fréquence des envois peut être augmentée, mais au détriment de la batterie. C’est également grâce à ses colliers (environ 70 sont installés chaque année par des scientifiques) que l’Institut Polaire Norvégien peut étudier l’évolution du comportement des ours blancs, notamment vis-à-vis de la diminution de la banquise…

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