Océan et climat : la recherche française mobilisée dans un programme prioritaire de recherche
L’océan, c’est 71% de notre planète. Il est aujourd’hui menacé par le réchauffement climatique, la pollution, la surexploitation de ses ressources et la dégradation de ses habitats. C’est pour mieux le connaitre et pour le préserver que le président de la République Emmanuel Macron a annoncé la création du programme prioritaire de recherche (PPR) « Océan et climat » qui est lancé le 8 juin 2021. Prévu pour une période de six ans, il bénéficiera d’un budget de 40 millions d’euros, il est placé sous la responsabilité du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et du Secrétariat général pour l’investissement. Il sera piloté conjointement par le CNRS et l’Ifremer.
C’est une prise de conscience inédite de l’importance des défis auxquels fait face l’océan et qui se traduit par une forte l’implication de l’Etat au travers d’un comité de pilotage dans lequel siège les ministères suivants : ministère de lʼEnseignement supérieur, de la Recherche et de lʼInnovation, ministère de la Mer, ministère de la Transition écologique, ministère des Outre-mer, ministère des Armées et ministère de l’Europe et des Affaires étrangères ; ainsi que le Secrétariat général pour l’investissement, le Secrétariat général de la mer et l’Agence nationale de la recherche.
Ce nouveau programme arrive donc à point nommé. Il vient positionner la France au sein de nombreux programmes internationaux sur l’océan tel que la mission Starfish 2030 de la Commission européenne ou encore la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030).
Le PPR « Océan et climat » est structuré autour de quatre zones géographiques définies (outre-mer ; océan profond ; océans polaires ; écosystèmes côtiers de métropole) et de trois priorités : la prévision de la réponse de l’océan au changement climatique et les scénarios d’adaptation, l’exploitation durable de l’océan et la préservation de sa biodiversité et de ses services écosystémiques et enfin la réduction de la pollution océanique.
Sur cette base, sept défis interdisciplinaires ont été construits par le conseil scientifique du PPR, présidé par Yunne Shin, directrice de recherche de l’IRD. L’objectif sera pour la communauté scientifique de relever ces sept défis en proposant des projets ambitieux qui structureront les recherches françaises pour la décennie à venir autour des grands enjeux du développement durable pour l’océan :
— Prévoir les impacts des phénomènes extrêmes liés au changement climatique en outremer pour guider les politiques territoriales : la bande intertropicale est une zone où il y a les plus grandes incertitudes lorsque l’on réalise des simulations de changement climatique. Les recherches viseront à comprendre dans quelle mesure l’augmentation de la fréquence des tempêtes et des vagues de chaleur marine aura un impact sur ces territoires ou quelle répercussion aura l’élévation du niveau de la mer sur les populations.
— Intensifier les recherches dans les océans polaires, en pleine mutation et aux enjeux géostratégiques majeurs : l’Arctique se réchauffe trois fois plus vite qu’ailleurs et la banquise disparait. L’écosystème de cet océan est aujourd’hui extrêmement perturbé. Les océans polaires sont de plus au carrefour d’enjeux géostratégiques car ils abritent des ressources en hydrocarbure. Dans quelle mesure tous ces aspects toucheront ils les populations autochtones ?…
Lire la suite du communiqué sur le site du CNRS
Voir aussi l’article du 08/06/2021 également paru sur le site du CNRS