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ISSN : 2755-3755

On ne recense plus que 412 baleines franches à travers le monde

Publié le 27.02.2020 - Article d'Arnaud Sacleux sur National Geographic
Les baleines franches de l’Atlantique nord, également appelées baleines noires ou baleines franches boréales, sont en danger critique d’extinction ; il ne reste que 412 spécimens dans le monde et leur mortalité croît depuis juin

Six Eubalaena glacialis ont été retrouvées mortes depuis le début du mois de juin, soit un peu plus de 1~% de leur population globale. Les premiers décès depuis 2017. Si l’espèce a disparu de l’Atlantique nord-est, près des côtes britanniques et scandinaves, elle persiste en Atlantique nord-ouest, dans les golfes du Maine et du Saint-Laurent.

Le 1er juillet, une baleine franche boréale a été aperçue empêtrée dans des filets de pêche dans ce même golfe du Saint-Laurent, quand une autre y a été victime d’une collision avec un navire le jour suivant. La carcasse ayant été retrouvée entre l’île Miscou du Nouveau-Brunswick et la pointe nord de l’Île-du-Prince-Édouard. Ces décès ont tous un point commun : ils sont causés par les activités humaines. Selon les autorités canadiennes, « 85~% des baleines noires sont un jour blessées par du matériel de pêche et une baleine sur quatre s’y empêtre chaque année ».

La pression des activités humaines pèse sur la survie de l’espèce

La baleine franche s’appelle ainsi car « quand elles sont harponnées et tuées, elles continuent de flotter parce qu’ elles sont très grasses, contrairement au rorqual commun par exemple, qui lui coule » avoue Christophe Guinet, chercheur CNRS au Centre d’études biologiques de Chizé. Il est donc facile de remarquer les carcasses flotter à la surface de l’eau. Depuis début juin, le nombre de carcasses retrouvées inquiète les spécialistes.

La baleine franche boréale est une espèce à la longévité autrefois insoupçonnée, certains spécimens pouvant vivre jusqu’à 200 ans. « Il nous est arrivé un jour de retrouver une baleine dans laquelle se trouvait une tête de harpon inuit fichée dans la chair, fabriquée au 18e siècle » affirme le chercheur. Cette population à la longévité surprenante se reproduit cependant peu, sa fréquence de reproduction étant d’un baleineau par décennie. « Pendant plusieurs décennies déjà, les naissances arrivaient tout juste à contrebalancer la mortalité naturelle des baleines. Aujourd’hui, on vient rajouter sur une population qui a décru ces dernières décennies des causes de mortalité supplémentaires, qui existaient déjà certes, mais qui sont aujourd’hui beaucoup plus fréquentes ».

Pour le chercheur, potentiellement à cause du réchauffement climatique, l’aire de distribution de ces baleines a évolué. Elles se retrouvent aujourd’hui confrontées aux activités de pêche avec lesquelles elles étaient assez peu en contact au cours des décennies précédentes…

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