« One Planet Polar Summit » : Réunis à Paris, les scientifiques alertent sur la fonte des pôles
Des chercheurs et des scientifiques internationaux ont appelé, ce mercredi 8 novembre, à mieux financer la recherche polaire face à l’érosion accélérée des glaciers et des pôles, au premier jour du « One Planet Polar Summit » à Paris.
Premier sommet international consacré à cette thématique, ce rassemblement organisé par l’Élysée vise à partager les observations de la communauté scientifique sur la fonte des glaces, et soumettre des recommandations aux gouvernements pour une meilleure protection des régions glaciaires et polaires.
Il s’inscrit dans la lignée d’autres sommets « One Planet » organisés ces dernières années.
Plus de quarante nations glaciaires réunies
Pour la première fois, plus d’une quarante nations glaciaires et polaires se retrouvent à Paris afin de partager leurs observations avec les experts du GIEC et de l’IPBES, mais aussi des ONG, des représentants de populations autochtones et communautés locales, des leaders politiques des pays présents en Arctique comme en Antarctique et dans les mondes glaciaires.
« Les recherches sur la cryosphère ont beaucoup avancé ces dernières décennies », a noté la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte.
La scientifique ajoute toutefois que le terme « cryosphère », qui désigne l’ensemble des glaces présentes sur Terre (banquise, glaciers, icebergs ou permafrost), était apparu dans une décision de la COP l’année dernière « pour la première fois ».
« Il est clair que nous avons besoin de soutien », a ajouté son confrère Jean Jouzel.
« La recherche polaire a besoin de moyens, ils sont très insuffisants », s’est également alarmé Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur de France pour les pôles et l’océan.
« Il faut vraiment faire prendre conscience à tous les leaders que c’est un espace fragile », a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il fallait garantir l’accès aux scientifiques à ces régions pour mieux appréhender les répercussions du réchauffement climatique sur la cryosphère.
Les pôles nord et sud, premiers touchés
Dans un communiqué publié ce mardi 7 novembre par le gouvernement, les scientifiques indiquent que la calotte du Groenland (Anctique) a perdu 4.890 milliards de tonnes (Gt) de glace depuis 1990, augmentant de 13.5 mm le niveau global de la mer.
En Antarctique, « bien que le réchauffement soit plus lent, l’étendue de la glace de mer a atteint un niveau exceptionnellement bas en 2023 », informe le communiqué. La calotte antarctique a perdu environ 2.670 Gt de glace entre 1992 et 2020.
Le recul de la glace de mer a des conséquences désastreuses sur la biodiversité et menace les espèces présentes. Les chercheurs du British Antarctic Survey ont estimé que plus de 90% des colonies de manchots auront disparu avant la fin du 21e siècle.
Dans les zones montagneuses, la fonte de la cryosphère a entraîné un important recul des glaciers. Entre 2021 et 2022, les scientifiques estiment que la perte de masse des glaciers a été environ 20% plus élevée que sur l’ensemble de la dernière décennie…
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Voir également l’interview de Fanny Brun et de Patrick Wagnon de l’Institut des Géosciences de l’Environnement parue le 07/11/2023 sur IRD le Mag’, l’article du 09/11/2023 paru sur le site du Citepa, ainsi que l’article de Marc Cherki du 07/11/2023 paru sur Le Figaro