Origine de la vie : des doutes sur les plus vieux fossiles trouvés au Groenland
Une équipe de spécialistes en géosciences a publié récemment un article dans Nature qui montre, de nouveau, combien il est difficile de trouver des traces de vie dans les archives de la Terre, suffisamment convaincantes pour être datées de l’Archéen, période s’étalant entre 3 et 4 milliards d’années. La difficulté est la même pour l’Hadéen, encore plus ancien, où d’ailleurs l’habitabilité de la Terre peut être questionnée.
L’équipe dirigée par l’exobiologiste Abigail Allwood, du Jet Propulsion Laboratory, à Pasadena (Californie), vient de remettre en cause l’interprétation de ses homologues australiens. Il y a deux ans, ces derniers avaient annoncé avoir trouvé au Groenland des traces de stromatolites âgés de 3,7 milliards d’années. À l’époque, cette découverte détrônait celle faite par la géologue australienne et son équipe plus de dix ans auparavant, dans les cherts de Strelley Pool, formation associée à la ceinture verte de la région de Pilbara (Australie) et âgée d’environ 3,45 milliards d’années.
Des roches plissées et métamorphisées, pas des stromatolites
Les chercheurs sont retournés sur le site de la fameuse ceinture de roches vertes d’Isua, au du sud-ouest du Groenland, qui contient des roches volcaniques et sédimentaires, mafiques métamorphisées de manière variable, âgées d’environ 3,7 milliards d’années. Allwood et ses collègues étaient en effet intrigués par certaines caractéristiques des échantillons : ils semblaient montrer les traces de voiles microbiens plissés que l’on avait interprétés comme ceux formés par l’activité de cyanobactéries constructrices de stromatolites…