Ottawa doit être plus proactif dans la défense de l’Arctique canadien
Huit pays pénètrent le cercle arctique, qui s’étend sur 16 000 kilomètres autour du pôle Nord : le Canada, la Russie, les États-Unis (grâce à l’Alaska), le Danemark (grâce au Groenland), l’Islande, la Norvège, la Suède et la Finlande. Avec l’adhésion probable de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, sept de ces huit pays seront membres de cette alliance militaire. Ces huit pays sont membres du Conseil de l’Arctique, qui s’intéresse surtout à des questions scientifiques. Depuis la guerre en Ukraine, ce conseil a cessé de siéger, isolant la Russie.
L’Arctique est occupé par trois pays principaux : la Russie, avec 53 % du littoral des pays pénétrant le cercle polaire, le Canada et le Danemark, avec le Groenland. La région est de plus en plus convoitée pour ses ressources et ses voies maritimes, qui deviennent plus accessibles avec la fonte des glaces. Selon le U.S. Geological Survey, l’Arctique abriterait 25 % des réserves d’hydrocarbures non exploitées de la planète. On y trouve aussi d’importantes ressources minières et halieutiques. L’agressivité militaire renouvelée de la Russie en a fait un territoire encore plus stratégique.
De même, l’OTAN, qui avait perdu de son prestige (le président français, Emmanuel Macron, l’a déjà déclarée en état de « mort cérébrale » et Donald Trump a voulu couper son budget), est maintenant vue comme étant de plus en plus essentielle par rapport à la Russie. Comme d’autres pays, le Canada a promis d’accroître sensiblement son effort militaire. Le pays ne consacre que 1,3 % de son PIB au financement de l’OTAN, au lieu des 2 % demandés aux pays membres.
La défense de l’Arctique est surtout assurée par le North American Aerospace Defense Command (NORAD), qui réunit les États-Unis et le Canada. Le NORAD gère un système de détection des avions militaires russes entrant dans l’espace aérien des deux alliés. Le Canada a promis d’investir 4,9 milliards de dollars (G$) en six ans pour renforcer la capacité du NORAD à détecter des missiles intercontinentaux et prévoit dépenser 38,6 G$ en 20 ans pour moderniser l’ensemble de ses capacités de surveillance et de défense…
Lire la suite sur Les Affaires