Pétrole dans l’Arctique: les ONG perdent un nouveau procès en Norvège
Après un échec en première instance en janvier 2018, les deux ONG, soutenues par deux autres organisations de défense de l’environnement, avaient fait appel, lequel a été rejeté à l’unanimité par les trois juges d’une cour d’appel d’Oslo. Les magistrats ont notamment estimé qu’« il est incertain que des découvertes commerciales (d’hydrocarbures, ndlr) seront réalisées » dans la zone concernée, hypothéquant la perspective d’émissions liées à l’activité d’éventuels champs pétro-gaziers. Ils observent également que le secteur pétrolier norvégien est couvert par le système européen de quotas de CO2, ce qui signifie que l’exploitation d’éventuels gisements dans la zone concernée ne résulterait pas à une augmentation nette des émissions.
Le litige portait sur l’attribution de 40 blocs en mer de Barents, une région de l’Arctique jugée très prometteuse par le secteur pétrolier mais où les forages de prospection ont pour l’heure donné des résultats très décevants. Les bénéficiaires étaient notamment le champion national Statoil (devenu Equinor depuis), les Américains Chevron et ConocoPhillips ou encore le russe Lukoil. Les ONG jugeaient ces permis contraires, entre autres, au 112e paragraphe de la Constitution qui garantit aux justiciables le droit à un environnement sain.
Cet épisode illustre la judiciarisation croissante de la lutte contre le changement climatique et pour la protection de l’environnement. Aux Pays-Bas, l’Etat a été condamné à réduire d’au moins 25% ses émissions de gaz à effet de serre avant 2020 dans une décision historique portée par l’ONG Urgenda.