Plus de polluants dans les poissons en Arctique lors des étés chauds
Lancement de la 15ème expédition
Les chercheurs vont étudier, durant leur expédition de cette année, les poissons, l’eau, les sédiments et le plancton de dix lacs des zones arctiques du Canada [1] autour de Resolute Bay et de l’île Ellesmer. Le lac Hazen, à l’extrême nord du Canada, possède par exemple un taux de sédimentation élevé en raison de sa morphologie particulière, dont l’étude est l’un des objectifs de l’expédition.
Les poissons, indicateurs de pollution
L’omble chevalier, un poisson de la famille des salmonidés proche des truites et des saumons vivant dans des eaux froides, concentre de par sa nature de prédateur certains polluants et produits toxiques, notamment les métaux lourds comme le mercure et le cadmium. En analysant leur concentration dans ce poisson, les chercheurs ont constaté une forte augmentation de la pollution par métaux lourds au cours des cinq dernières années. Il n’est pas encore clair quelle est l’origine de ce phénomène, mais ce pourrait être lié à la durée réduite de recouvrement des lacs par la glace, ce qui est dû à l’augmentation des températures estivales.
Le dégel des lacs en Arctique commence en effet de plus en plus tôt. Ainsi, les lacs sont cette année d’ores et déjà dégelés, ce qui n’est jamais arrivé aussi tôt au cours des quinze dernières années. En raison de cette fonte précoce, les poissons sont exposés plus tôt à de fortes concentrations en métaux lourds. Les poissons, qui ne mangent rien sous la glace, ont une période de prise de nourriture plus longue à cause de la disparition précoce des couvertures glaciaires et un métabolisme qui augmente avec le réchauffement des lacs, ce qui pourrait expliquer les concentrations en métaux lourds relevées. Les chercheurs comptent étudier ce phénomène plus en détails au cours des prochaines années.
D’autres études des lacs arctiques ont montré que des polluants comme le plomb et le mercure y sont transportés à partir de zones industrielles situées plus au sud. Les concentrations en plomb des sédiments du lac Hazen ont augmenté régulièrement au cours des trente dernières années, ce qui est d’après les chercheurs probablement dû au changement climatique.
Pour en savoir plus,
Contacts :
– [1] Présentation du projet sur le site internet du Dr. Günter Köck, membre de l’équipe de recherche : (en anglais) http://homepage.uibk.ac.at/~c71925/arctic.html
– Dr. Günter Köck, Institut de Zoologie et de Limnologie de l’Université d’Innsbruck – email : guenter.koeck@uibk.ac.at
Source :
« Mehr Schadstoffe in der Arktis durch wärmere Sommer », APA, 22 juillet 2011
Rédacteur :
Maxime Enderli