Pollution aux carburants dans l’Arctique russe : trois hommes arrêtés
Le chef de l’entreprise – filiale du grand groupe minier russe Norilsk Nickel – Pavel Smirnov, l’ingénieur principal Alexeï Stepanov et son adjoint Iouri Kouznetsov ont été arrêtés, a précisé dans un communiqué le comité d’enquête. Ils sont accusés d’avoir continué à utiliser la citerne de carburant en question sans effectuer les réparations dont la nécessité avait été établie en 2018.
« Malgré l’état d’urgence, le réservoir (…) a continué à être utilisé en violation des règles de sécurité. En conséquence, un accident s’est produit », indique le comité d’enquête, qui doit décider désormais si les trois hommes seront maintenus en détention provisoire pour une durée prolongée.
Dans un communiqué transmis à l’agence russe Ria Novosti, Norilsk Nickel a condamné des mesures « déraisonnablement sévères ». « Les dirigeants des centrales (électro-thermiques) coopèrent avec les forces de l’ordre et ils seraient beaucoup plus utiles sur les lieux » de l’accident, a déclaré dans ce communiqué Nikolaï Outkine, vice-président de Norilsk Nickel.
21.000 tonnes de carburant
Le 29 mai, 21.000 tonnes de carburant contenu dans le réservoir d’une centrale thermique se sont déversées dans la rivière Ambarnaïa et les terrains alentour. Le Conseil d’administration du groupe devait se réunir mercredi pour aborder l’accident, a confirmé à l’AFP son service de presse.
Mardi soir, lors d’une conférence téléphonique avec les investisseurs, des responsables du groupe ont soutenu que l’accident était dû au dégel du pergélisol – ou permafrost – conséquence du réchauffement climatique, qui aurait provoqué l’effondrement des piliers soutenant la citerne. La citerne en question, construite en 1985, avait été réparée en « 2017-2018 » et inspectée en 2018, a indiqué le groupe, affirmant que « toutes les recommandations » faites suite à cette inspection avaient été « suivies et contrôlées ».
Les responsables de Norilsk Nickel ont reconnu mardi que l’état du permafrost n’était pas surveillé jusqu’à présent, et qu’un audit complet de ses infrastructures allait être mené. L’accident est considéré par les organisations écologiques et les autorités comme le pire accident dû aux hydrocarbures dans l’Arctique russe, région fragile où les exploitations minières, gazières et pétrolières sont nombreuses et la pollution un problème croissant depuis l’époque soviétique.
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Voir aussi l’article du 11/06/2020 sur L’Express (avec AFP)