Prospectives INEE 2021 (La Rochelle, 14-16 décembre 2021)
Suite à la consultation des unités réalisée début 2020 et à leurs retours, le conseil scientifique et la direction de l’INEE ont retenu un certain nombre de propositions d’ateliers dont l’un d’eux concerne les Pôles, co-animé par Catherine Larose et Emilie Gauthier :
Les écosystèmes polaires sont actuellement parmi les plus impactés par le changement global. Par ailleurs, leur vulnérabilité a tendance à s’accroître sous l’intensification des activités économiques, que ce soit aux échelles globales mais aussi locales suite notamment à la disparition de la glace de mer. L’évolution de la cryosphère, le réchauffement des masses d’eau ou encore l’augmentation des polluants impliquent des modifications drastiques sur les écosystèmes marins. Les écosystèmes terrestres subissent également de profonds changements liés par exemple à la fonte du pergélisol ou à l’augmentation des précipitations. Dans ces régions sensibles, les forçages anthropiques peuvent par ailleurs impacter le climat et les écosystèmes sur des échelles globales avec une intensité d’autant plus forte que les rétroactions non linéaires y jouent un rôle prépondérant (glace – albedo, pergélisol – méthane, etc..). Ces bouleversements peuvent être appréhender à la lumière des évolutions passées, et une démarche de rétro-observation des écosystèmes et des interactions sociétés environnement permet de mesurer plus précisément l’ampleur du changement actuel. Enfin, cette recherche en zone polaire doit aujourd’hui s’inscrire dans une démarche transversale et pluridisciplinaire prenant en compte les populations autochtones, dans le but de les intégrer à la démarche scientifique et d’aller vers un partage et une coproduction des savoirs. Le réchauffement rapide des Pôles a déjà des impacts significatifs directs sur les espèces, la disponibilité et la structure des ressources et les populations humaines (santé, régime alimentaire, virus etc..), ce qui produira nécessairement des crises sociales et politiques, dont les prémisses sont déjà présentes. Par ailleurs, la gouvernance internationale de ces régions en pleine évolution constitue un enjeu fondamental pour les années à venir.
Lire le communiqué et consulter les contributions sur le site du CNRS-INEE