Puissance aérienne et pays nordiques : entre enjeux stratégiques en Arctique et tensions géopolitiques dans la région Baltique
Plutôt réputés pour leur modèle économique et social que pour leurs capacités militaires, les pays nordiques repensent depuis plusieurs années leur politique de défense et leurs alliances en la matière. En effet, le regain de tensions entre la Russie et l’Occident à la suite de l’intervention russe en Crimée et en Ukraine orientale (2014) a entraîné une nette dégradation de l’environnement stratégique des pays d’Europe du Nord. Les pays nordiques, à savoir le Danemark, la Finlande, l’Islande, la Norvège et la Suède forment le premier ensemble géographique de l’Europe du Nord ; cette dernière étant assimilée dans un second temps aux pays baltes, c’est-à-dire l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie.
Aboutissement d’une forte coopération passée et d’enjeux géopolitiques communs, la NORDEFCO (NORdic DEFense COoperation) composée des cinq pays nordiques fut formée en 2009. Elle a pour but d’accroître la coopération militaire et matérielle entre les pays, de conduire des exercices interarmées, de participer aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, et d’améliorer le dialogue militaire multilatéral avec des organisations internationales telles l’OTAN ou l’UE. Les pays nordiques font aujourd’hui face à des problématiques majeures telles le contrôle des flux stratégiques en Arctique et en Baltique, ou encore la gestion des frontières en Europe du Nord, dans lesquelles la puissance aérienne occupe une place centrale. En effet, dans ce contexte de tensions croissantes, mais encore loin d’un conflit armé direct, la gestion des espaces aériens, la mise en place de systèmes de défense antiaérienne et les entraînements aéronautiques conjoints, présentent un regain d’intérêt en Europe du Nord.
L’augmentation du budget de défense russe, les évolutions de sa posture en Arctique et dans l’enclave de Kaliningrad, les scénarios sur lesquels reposent ses principaux exercices militaires, les incidents aériens et navals, ou encore les mises en garde répétées contre une adhésion à l’OTAN de la Finlande et la Suède, sont autant de facteurs qui alarment les responsables politiques nordiques. Ils s’accordent ainsi pour tenter de contenir la menace russe dans les régions Baltique et Arctique, en s’appuyant fortement sur les États-Unis et l’OTAN, qui jouent un rôle de premier plan dans la gestion des enjeux en Europe du Nord…
Lire la suite sur Diploweb