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ISSN : 2755-3755

Réchauffement climatique. Le Groenland pourrait fondre plus facilement que prévu, voici pourquoi

Publié le 25.07.2023 - Article du 21/07/2023 sur Ouest-France
La publication d’une nouvelle étude ce jeudi suggère que la calotte glaciaire du Groenland serait plus vulnérable que prévu au réchauffement climatique. Une équipe américaine de chercheurs a prouvé qu’une importante fonte avait déjà eu lieu il y a 416 000 ans, mais en raison d’un long réchauffement climatique naturel, sans influence de l'homme...

Il y a 416 000 années, une couche de glace épaisse de plus d’1,5 km a fondu au Groenland, en raison d’un réchauffement climatique naturel moins important que celui vécu aujourd’hui. C’est la découverte de scientifiques américains, dont l’étude a été publiée ce jeudi 20 juillet dans la revue Science.

Une étude qui révèle que « la calotte glaciaire du Groenland est fragile »explique le professeur Paul Bierman, co-auteur principal de l’étude, de l’université du Vermont, puisqu’elle aurait donc connu plusieurs épisodes de fonte dans l’histoire. Elle serait alors loin d’être ce qu’on a longtemps imaginé comme forteresse de glace qui résiste depuis 2,5 millions d’années et serait donc mise en péril par le réchauffement climatique actuel.

Une étude peu rassurante sur l’avenir du Groenland

Il y a 416 000 ans, cette importante couche de glace a fondu au cours d’une période de réchauffement climatique modéré. De mauvais augure au vu de l’intensité du réchauffement climatique actuel.

Le professeur rappelle au média américain USA Today qu’à l’époque, la calotte glaciaire a fondu « toute seule », « sans les émissions provoquées par les énergies fossiles », avec un niveau de CO2 relâché dans l’atmosphère incomparable à celui d’aujourd’hui.

Un extrait de glace prélevé dans les années 1960

Pour en parvenir à ces conclusions, l’équipe de scientifiques s’est penchée sur l’analyse d’une carotte glaciaire (un extrait de glace) extraite à 1 390 mètres de la surface dans le nord du Groenland par une équipe de chercheurs du Camp Century, une base américaine secrète dans les années 1960.

Cet échantillon de plus de 3 mètres avait été oublié dans un congélateur avant d’être redécouvert en 2017.

Les chercheurs ont découvert que l’extrait contenait des sédiments, mais surtout des restes de feuilles et de mousse, attestant d’un sol dépourvu de glace à une certaine période, et bien plus vert.

La région aurait été recouverte de végétation lors d’un long phénomène de réchauffement climatique naturel : une période interglaciaire lors de laquelle les températures étaient similaires à celles d’aujourd’hui et s’établissaient entre +1°C et +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle.

Interrogé par l’AFP, Joseph MacGregor, un spécialiste du climat à la NASA qui n’a pas participé à l’étude, explique que cette période interglaciaire avait duré des dizaines de milliers d’années, rappelant que les humains ont, eux, réussi en bien moins de temps à dépasser le niveau « de gaz à effet de serre relâchés à l’époque »

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Voir aussi l’article du 21/07/2023 paru sur GEO (avec AFP)

 

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