Recherches Arctiques

Actualités de la recherche scientifique
ISSN : 2755-3755

Réchauffement : vers l’extinction des ours polaires d’ici 2100, prévient une étude

Publié le 17.08.2020 - Article du 20/07/2020 sur Lintern@ute (source AFP)
Sans banquise, les ours polaires meurent de faim. Alors si les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter, le réchauffement pourrait signer la quasi extinction de ces plantigrades emblématiques de l’Arctique d’ici la fin du siècle

Dans une étude publiée lundi dans Nature Climate Change, des chercheurs se sont penchés sur la plus grande menace qui pèse aujourd’hui sur les ours blancs : la disparition progressive de leur habitat, la banquise, d’où ils attrapent les phoques indispensables à leur alimentation.

Le carnivore, qui vit dans les régions arctiques où la température peut descendre jusqu’à -40°C en hiver, peut jeûner pendant des mois, notamment pendant la période estivale où la banquise fond chaque année.

Mais avec le réchauffement de la planète, deux fois plus rapide en Arctique, l’absence de glace dure de plus en plus longtemps. Incapables de trouver dans leur environnement une autre alimentation aussi riche que les phoques, de plus en plus d’ours affamés s’aventurent déjà parfois loin de leur territoire, près de zones habitées.

La fonte de la banquise est un défi en particulier pour les femelles, qui entrent à l’automne dans leur tanière pour mettre bas au milieu de l’hiver et émerger au printemps avec leurs oursons.

« Elles doivent alors attraper assez de phoques pour stocker suffisamment de gras et produire suffisamment de lait pour nourrir leurs petits pendant tout le jeûne de l’été », explique à l’AFP Steven Amstrup, un des auteurs de l’étude et scientifique en chef de l’ONG Polar Bears International.

« En estimant le poids maximal et minimal des ours, et en modélisant leur dépense énergétique, nous avons calculé le nombre limite de jours de jeûne que peut supporter un ours polaire avant que le taux de survie des adultes et des petits commence à décliner », ajoute Peter Molnar, de l’université de Toronto.

Par exemple, un mâle de la sous-population de la Baie d’Hudson d’un poids 20% en dessous de la normale au début du jeûne ne survivrait que 125 jours, contre 200 aujourd’hui.

Les quelque 25.000 ours polaires sont répartis en 19 sous-populations distinctes au Canada, en Alaska, en Sibérie, au Svalbard et au Groënland, dont certaines sont mal connues.

Selon l’étude publiée lundi, ces groupes ne seront pas tous touchés au même rythme.

Mais si les émissions de gaz à effet de serre continuent à la même cadence qu’aujourd’hui, « la chute de la reproduction et de la survie va mettre en danger la persistance de presque toutes les sous-populations d’ici 2100 », concluent les chercheurs. A l’exception peut-être de l’île de la Reine-Elisabeth, note Steven Amstrup.

Et même si le réchauffement était limité à 2,4°C par rapport à l’ère pré-industrielle —près d’un demi-degré au dessus de l’objectif de l’Accord de Paris—, cela « ne garantirait pas de sauver les ours polaires à long terme », insiste le scientifique…

Lire la suite sur Lintern@ute

Voir aussi l’article de Julie Kern du 25/07/2020 sur Futura

En poursuivant votre navigation, sans modifier vos paramètres, vous acceptez l'utilisation et le dépôt de cookies destinés à mesurer la fréquentation du site grâce au logiciel Matomo. Pour plus d'informations, gérer ou modifier les paramètres, vous pouvez vous rendre sur notre page de politique de confidentialité.
OK
Modifier les paramètres