Recherches Arctiques

Actualités de la recherche scientifique
ISSN : 2755-3755

Surveillance militaire en Arctique  : «  Copenhague doit manœuvrer avec prudence  »

Publié le 15.03.2021 - Entretien avec Camille Escudé (CERI) du 11/02/2021 sur La Croix (propos recueillis par Jean-Baptiste François)
Le ministère de la défense danois a présenté, jeudi 11 février, un «  paquet de capacités arctiques  » de 1,5 milliard de couronnes (200 millions d’euros) pour compléter les moyens militaires dans le cercle polaire. Camille Escudé, spécialiste de l’Arctique à Sciences-Po (CERI) décrypte les enjeux stratégiques de cette région

La Croix : Le Danemark, outre un renfort des moyens aériens et navals, entend investir dans un nouveau radar pour étoffer la surveillance au-dessus du Groenland. Pourquoi Copenhague devait-elle revoir sa stratégie de défense dans la région ?

Camille Escudé : Le Danemark a été le dernier pays de la région à publier une stratégie de défense, pour la période 2011-2020. Copenhague doit manœuvrer avec prudence au Groenland, qui a un statut post-colonial de territoire autonome, et qui pourrait un jour accéder à l’indépendance. Le gouvernement danois se devait néanmoins de renouveler son ambition, alors que les grandes puissances ont réinvesti l’Arctique, et particulièrement au Groenland, très riche en ressources minières notamment (uranium).

Il s’agit donc de marquer le terrain, même si on ne peut pas parler d’escalade. On joue beaucoup à se faire peur dans cette zone du globe, mais il est hautement improbable d’en venir à un conflit. Les enjeux économiques sont trop grands. C’est pourquoi la coopération entre les flottes militaires domine, avec des usages civils comme le sauvetage en mer.

En 2019, Donald Trump avait défié la chronique en proposant de racheter le Groenland au Danemark. Copenhague peut-elle miser sur une nouvelle donne en Arctique, depuis que la Maison-Blanche a changé de locataire ?

C. E. : On s’est beaucoup moqué de cette proposition, cela a vexé les Groenlandais, mais ce n’était pas la première offre des États-Unis. Et rappelons qu’il y a déjà eu un précédent de ce type, avec l’achat de l’Alaska en 1867. L’administration de Joe Biden devrait poursuivre une politique d’influence, mais en s’y prenant de manière moins polémique, et avec une sensibilité pour l’environnement affichée.

Parmi ses toutes premières décisions, le nouveau président américain a décrété un moratoire sur la prospection d’hydrocarbures sur une grande réserve faunique en Alaska, ce qui était très attendu par les populations autochtones. Cela marque sans doute un infléchissement pour le reste de son mandat…

Lire la suite sur La Croix

En poursuivant votre navigation, sans modifier vos paramètres, vous acceptez l'utilisation et le dépôt de cookies destinés à mesurer la fréquentation du site grâce au logiciel Matomo. Pour plus d'informations, gérer ou modifier les paramètres, vous pouvez vous rendre sur notre page de politique de confidentialité.
OK
Modifier les paramètres