Recherches Arctiques

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ISSN : 2755-3755

Tara polar station : une base dérivante pour étudier l’Arctique pendant 20 ans

Publié le 22.06.2022 - Article de Sylvie Rouat du 21/06/2022 sur Sciences et Avenir
Tara polar station, une station polaire dérivante, va entrer cette année en construction pour une mise à l'eau prévue en 2024. Cette base scientifique permettra d'étudier et de surveiller une région particulièrement concernée par le changement climatique. Des bouleversements déjà en cours qui auront des répercussions sur l'ensemble du système climatique de la planète et qu'il est donc urgent de surveiller

Retour en Arctique pour la fondation Tara Océan, qui sillonne les mers du globe avec sa goélette scientifique depuis 2004. Après cinq ans de développement dans le plus grand secret, Romain Troublé, directeur général de la fondation, a annoncé le 21 juin 2022 le lancement de la construction d’une station polaire dérivante qui explorera l’océan boréal pendant 20 ans. Pourquoi l’Arctique ? « Parce que c’est LA sentinelle du changement climatique, explique-t-il. Avec la fonte de la banquise, l’océan découvert va absorber plus de rayons solaires, ce qui va entraîner l’augmentation de la température de l’eau. Nous devons comprendre ce qui se passe au nord pour prédire ce qui va se passer au sud ». L’étrange vaisseau aux allures de soucoupe volante conçu par l’architecte breton Olivier Petit devra permettre de mener des dérives successives dans les glaces, avec pour objectif de mieux comprendre les dynamiques saisonnières de ces régions et leurs évolutions.

En 2006, la goélette Tara s’était insérée dans la banquise pendant 507 jours

En 1893, l’explorateur norvégien Fridtjof Nansen, avait été le premier à se laisser prendre dans les glaces arctiques à bord du voilier Fram pour une dérive qui dura trois années éprouvantes. En 2006, la goélette Tara s’était à son tour insérée dans la banquise pour se laisser porter par les courants de glace pendant 507 jours. Soit un voyage deux fois plus rapide que celui de Nansen un siècle auparavant. Cette dérive avait mis en lumière les bouleversements en cours dans les régions boréales du globe : 70% du volume de sa banquise ont ainsi disparu en 40 ans !

Cette fois, l’aventure scientifique veut se pencher sur tous les phénomènes en cours dans l’océan boréal, depuis les couches atmosphériques jusqu’aux grandes profondeurs. « Aujourd’hui, nous mesurons déjà une augmentation moyenne des températures globale de 1,1°C par rapport à la période de pré-industrialisation, indique Gerard Krinner, chercheur à l’Institut des Géosciences de l’Environnement à Grenoble. Et la région la plus touchée par ce réchauffement est l’Arctique : c’est là où on mesure les changements les plus drastiques. Et dans les 20 prochaines années, l’océan va être de plus en plus libre de glaces. Il va se mettre en place un nouveau système, encore inconnu. Par ailleurs, l’Arctique est bordé par la Sibérie, le Canada, le Groenland. Ce dernier est recouvert d’une calotte de 3 km de glace qui va fondre. Ce sera l’une des principales contributions à l’élévation du niveau des mers. La fonte des sols glacés, le pergélisol, va libérer de la matière organique qui en se décomposant pourrait présenter un mécanisme d’amplification du réchauffement climatique. L’Arctique est le point névralgique du système climatique global. Il est nécessaire de le surveiller »

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Voir aussi l’article de Fabrice Pouliquen du 21/06/2022 sur 20 Minutes

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