Tourisme : faut-il limiter les croisières vers l’Arctique et l’Antarctique pour protéger les pôles ?
Voir passer au loin un ours blanc, aller à la rencontre des manchots, être surpris au passage d’une baleine, s’émerveiller devant les paysages glacés et enneigés… Devenir touriste polaire, que ce soit en Arctique comme en Antarctique, c’est toute une aventure.
Un dépaysement de plus en plus convoité, à mesure que ces promesses de rêve sont rendues davantage accessibles par les compagnies de croisière.
Alors que l’équilibre écologique est de plus en plus fragile dans les pôles, fortement impactés par le réchauffement climatique, faut-il voir dans le développement de ce tourisme une menace supplémentaire pour l’environnement ? Décryptage.
Un tourisme de croisière en plein boom
Du fait de la situation géographique de ces deux régions du globe, le principal tourisme qui s’y développe est la croisière. Ce n’est pas nouveau, mais le phénomène a pris de l’ampleur, à mesure que le voyage dans les zones polaires s’est démocratisé.
« Depuis les années 1990, on voit dans ces régions une hausse du tourisme, essentiellement de croisière, qui s’est vraiment accentué ces dernières années », constate Anne Choquet, enseignant-chercheur en droit et membre du bureau du Comité national français des recherches arctiques et antarctiques (CNFRA), experte juridique de la délégation française aux réunions des Etats membres du Traité sur l’Antarctique.
Alors qu’en 2018-2019, on comptait 56 000 touristes en Antarctique, indique la spécialiste de la gouvernance des régions polaires, citant les chiffres issus des rapports de l’association internationale des voyagistes antarctiques (IAATO), la fréquentation a bondi à plus de 74 000 touristes en 2019-2020. La période touristique pour les croisières s’étale d’octobre à mars généralement.
Pour cette même année, on comptabilisait aussi 85 000 touristes au Groënland, 120 000 au Svalbard (archipel de Norvège) ou encore 10 000 touristes dans l’Arctique canadien, selon Anne Choquet, qui reconnaît toutefois la difficulté d’avoir des chiffres globaux précis, chaque Etat n’ayant pas la même façon de compter ses touristes. La période touristique s’y étale de mai à septembre…
Lire la suite sur Actu.fr