Recherches Arctiques

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ISSN : 2755-3755

Tribune : « La fonte de l’Arctique doit stimuler les investissements dans la durabilité en France »

Publié le 29.04.2022 - Article d'Olafur Ragnar Grimsson (ancien Président de l'Islande) du 22/04/2022 sur Environnement Magazine
Pendant des millénaires, les anciens glaciers de l’Arctique s’érigeaient fièrement, mais leurs jours sont désormais comptés. À l’occasion de la journée de la Terre, Olafur Ragnar Grimsson, ancien président de l’Islande et président du jury du Prix Zayed pour la durabilité, évoque la fonte des glaciers en Arctique, les récentes observations du GIEC et l’insuffisance de l’investissement et des politiques menées en France en matière de transition énergétique

Année après année, j’ai vu le plus grand glacier d’Islande, Vatnajökull, rétrécir. Presque tous les glaciers d’Islande reculent, et les scientifiques prévoient qu’ils pourraient totalement disparaître d’ici un à deux siècles. Cette fonte des glaces ne touche pas seulement l’Islande, mais le monde entier. Or, l’Arctique contribue à réguler la température de la planète : plus la glace arctique fond, plus notre monde se réchauffe. Ce phénomène est ainsi à l’origine des hivers extrêmement froids au Texas, des tempêtes hivernales plus dévastatrices en Europe, des moussons imprévisibles en Inde et tous les phénomènes météorologiques dont les effets sont intensifiés par le changement climatique.

Par ailleurs, la fonte des glaces de l’Arctique entraîne une élévation du niveau des mers. Certains experts estiment que les océans s’élèveront de 7 mètres d’ici 2100, dévastant ainsi de nombreuses villes côtières, sans épargner les littoraux français ou les fragiles territoires d’outre-mer, riches en ressources halieutiques, en patrimoine et vital au bon fonctionnement de tout un écosystème.

Selon le dernier rapport du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), un scénario de +1,5°C d’ici 2100 pourrait entraîner la hausse du niveau des océans de 26 à 77 centimètres d’ici à 2100. En France, d’ici 2050, la Camargue pourrait avoir disparu sous les eaux de la Méditerranée, l’île d’Oléron ou Noirmoutier seraient englouties, et les habitants de Calais et Dunkerque auraient été déplacés.

Investir massivement dans les énergies propres

En plein entre-deux-tours des élections présidentielles françaises, le prochain quinquennat doit refléter l’urgence de la situation, à l’aune des observations du GIEC et des remarques du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a déclaré : « Les activistes climatiques sont parfois dépeints comme de dangereux radicaux. Mais les radicaux vraiment dangereux sont les pays qui augmentent la production de combustibles fossiles ».

En Islande, nous sommes passés d’une dépendance de 80 % au pétrole et au charbon dans les années 1970 à un mix énergétique à 100 % renouvelable et géothermique. En 40 ans seulement, nous avons prouvé qu’il était possible de réaliser une transition énergétique totale et que les villes sont d’autant plus vivables grâce à l’énergie propre. Nous avons vu l’impact de cet investissement à la fois sur notre environnement et sur notre économie. Une énergie à faible teneur en carbone a empêché des millions de tonnes de dioxyde de carbone de pénétrer dans l’atmosphère et a contribué à une croissance significative de notre économie.

Malheureusement, dans certains pays européens, les vieilles mœurs persistent. Le recours aux énergies renouvelables est moindre : en France, le gaz pétrolier et le nucléaire représentent respectivement 27,5 et 39,2 % des ressources principales en termes de consommation. Cela représente une grande part du fossé qui nous sépare de la neutralité carbone…

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