Recherches Arctiques

Actualités de la recherche scientifique
ISSN : 2755-3755

Un an de dérive arctique : dans les coulisses de l’expédition polaire MOSAIC

Publié le 21.04.2021 - Article de Daphné Buiron sur Mer et Marine (publié le 23/03/2021 par la Rédaction)
Comment réaliser une campagne scientifique embarquée d’un an au cœur de l’océan arctique en toute sécurité ? Comment ravitailler un navire bloqué dans les glaces boréales durant l’hiver ? Après onze années de préparation, une logistique gigantesque et un budget final chiffré à 150 millions d’euros, les scientifiques ont relevé le défi. Fin septembre 2019, le Polarstern, brise-glace scientifique du laboratoire allemand AWI (Alfred Wegener Institute, Helmholtz Centre for Polar and Marine Research), armé par les marins de la compagnie F.Laeisz, prend la mer pour treize mois de dérive près du pôle Nord. Le nom de la campagne : MOSAIC (Multidisciplinary drifting Observatory for the Study of Arctic Climate). A bord, plusieurs centaines de scientifiques internationaux se succèdent avec le même objectif : documenter les mécanismes climatiques de l’Arctique en couvrant tous les champs et disciplines possibles, durant une année entière. Ainsi, 125 ans après l’expédition du Fram lancée par Fridtjof Nansen (1893-1896), le navire s’est laissé dériver dans l’extrême nord arctique. Si le premier a mis 3 ans à sortir des glaces, le Polarstern en fut expulsé au bout de 10 mois. Retour sur une aventure maritime hors norme. Un article de Daphné Buiron pour Mer et Marine.

L’idée de MOSAIC est née en 2009, dans des laboratoires allemands et américains. Elle réunit rapidement un consortium de plus de 20 pays. Son objectif : déterminer comment le changement climatique remodèle l’Arctique et trouver des moyens d’améliorer les prévisions climatiques mondiales. L’Arctique, sentinelle du climat, subit de plein fouet le réchauffement global. En témoignent la diminution drastique de l’étendue de glace de mer année après année, la fonte des calottes glaciaires, le réchauffement des océans. Les conséquences pour les écosystèmes fragiles et la vie des populations inuit sont directes et menacent la biodiversité. Pour mieux appréhender les changements et les solutions pour y faire face, une étude précise et globale des mécanismes physiques, chimiques, astronomiques, océaniques, biologiques et glaciologiques mis en jeu, durant une année boréale, est nécessaire. C’est le défi que MOSAIC s’est ainsi lancé durant l’année 2019-2020, en dérivant sur une plaque de glace à moins de 200 km du pôle Nord. Les scientifiques se sont intéressés à la haute atmosphère, l’océan, la glace de mer, la météorologie, l’écologie marine, et les zones d’échanges entre atmosphère, glace, océan.

Pour effectuer cette navigation en hautes latitudes, le brise-glace allemand Polarstern était tout désigné. Mis en service en 1982, il est principalement utilisé pour des recherches en Arctique et Antarctique. Sa double coque lui permet d’opérer jusqu’à une température extérieure de −50 °C et peut briser une banquise de 1,5 mètre d’épaisseur à une vitesse de 5 nœuds. Le Polarstern est la ressource la plus importante de la recherche polaire allemande et navigue sous le pavillon de l’AWI. Depuis 1982, il a parcouru plus de 1.5 million de milles nautiques et opère en moyenne 310 jours par an. Il peut accueillir 44 membres d’équipage et 55 scientifiques. Il est équipé de 9 laboratoires adaptés aux études environnementales multidisciplinaires. C’est également l’unique bateau ravitailleur de la station australe allemande Neumayer Station III. Entre 1999 et 2001, il a été rénové et est équipé des dernières technologies de pointe…

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