Un trou hors-norme s’est creusé dans la couche d’ozone boréale en raison de températures trop élevées
Chaque année au printemps, il se creuse, au-dessus de l’Antarctique, un trou dans la fameuse couche d’ozone qui protège la Terre. Au printemps austral, s’entend. C’est-à-dire à partir du mois de septembre. En cause, un vortex stratosphérique qui appauvrit, localement mais sévèrement, la couche d’ozone dans la région. Du côté de l’Arctique, en revanche, ce vortex polaire est généralement trop chaud pour qu’apparaissent des nuages stratosphériques, ingrédient-clé du processus de destruction de l’ozone.
Pourtant, au printemps 2020 — le printemps boréal, cette fois –, les météorologues ont signalé un trou record dans la couche d’ozone au-dessus de l’Arctique. Et les scientifiques se sont alors interrogés quant à son origine. Aujourd’hui, des chercheurs de l’université de Pékin (Chine) avancent que le phénomène a pu être provoqué par des températures record à la surface du Pacifique nord durant les mois de février et de mars.
Les travaux des chercheurs reposent à la fois sur des données satellites et sur des simulations. Sur des expériences de sensibilité menée à partir d’un modèle climatique à longue portée. Ces dernières ont permis d’éclairer la chaîne des événements qui a conduit à ce trou hors-norme dans la couche d’ozone arctique.
Les CFC toujours en cause
Au fil de leur étude, les chercheurs expliquent que des températures de surface de la mer exceptionnellement chaudes ont contribué à affaiblir l’onde planétaire qui aide à transférer la chaleur des tropiques vers les pôles et l’air froid des pôles vers les tropiques pour maintenir l’équilibre atmosphérique. Résultat, la dépression des Aléoutiennes, une grande dépression atmosphérique localisée près du golfe de l’Alaska chaque hiver, a été perturbée. La température des vents d’ouest est descendue. Et un vortex polaire stratosphérique particulièrement froid et persistant s’est développé entre février et avril 2020, permettant la formation de nuages stratosphériques polaires qui favorisent les réactions chimiques à l’origine de la destruction de la couche d’ozone…
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