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ISSN : 2755-3755

Un virus « zombie » reprend vie après avoir passé 48.500 ans dans la glace sibérienne

Publié le 01.12.2022 - Article d'Aurore Maubian du 30/11/2022 sur Slate
De nouveaux microbes ? C'est exactement ce dont on avait besoin

À mesure que la Terre se réchauffe, de vastes fragments de pergélisol –sol constamment gelé et imperméable des régions arctiques– fondent. Et selon les chercheurs, le dégel de la Sibérie constituerait une nouvelle menace pour notre santé. Méfions-nous des virus qui dorment, les réveiller serait ouvrir une véritable boîte de Pandore.

Lors de travaux dirigés par le microbiologiste Jean-Marie Alempic, les scientifiques ont fait revivre près de deux douzaines de virus qui étaient piégés dans l’emprise glacée du pergélisol sibérien, informe Bloomberg.

Ces nouveaux agents pathogènes, qu’ils ont renommés « virus zombie », promettent des jours agités pour l’humanité. Et pour cause : ces microbes resteraient infectieux malgré les nombreux millénaires passés emprisonnés. « Une partie de la matière organique est constituée de cellules ressuscitées telles que les procaryotes et les eucaryotes unicellulaires, ainsi que de virus restés en sommeil depuis la Préhistoire », écrivent-ils.

Ces découvertes seront loin d’être uniques. Car le réchauffement climatique a fait entrer l’humanité dans un cercle vicieux : la matière organique, libérée par le dégel de la glace, se décompose en dioxyde de carbone et en méthane, ce qui accentue d’autant plus l’effet de serre et favorise la fonte du pergélisol. Et rebelote, de nouveaux gaz et agents pathogènes seront libérés.

Quels risques pour la santé ?

« Ces virus constituent une menace importante pour la santé publique. La réanimation potentielle de microbes susceptibles d’infecter des animaux ou des humains est à craindre, et très problématique. Le danger est réel », indique l’équipe de recherche. En outre, le risque ne peut qu’augmenter puisque le dégel du pergélisol va continuer à s’accélérer avec le dérèglement climatique et le peuplement de l’Arctique dans le sillage des entreprises industrielles.

Toutefois, des analyses supplémentaires doivent être menées pour évaluer l’intensité du danger que représentent ces agents infectieux. « Il est encore impossible d’estimer combien de temps ces virus pourraient rester nuisibles pour notre santé une fois qu’ils sont exposés aux conditions extérieures, telles que la lumière et la chaleur. Nous ne savons pas non plus quelle sera la probabilité qu’ils rencontrent et infectent un hôte dans l’intervalle », écrivent les chercheurs. Ce sont là autant de questions qui feront l’objet de futures études.

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