Une compagnie veut recongeler le sol arctique pour en exploiter le pétrole
On peut appeler cela une fuite en avant. La compagnie pétrolière ConocoPhillips se retrouve confrontée au dégel du permafrost en Arctique, qui menace les infrastructures destinées à exploiter le pétrole, qui lui-même contribue au changement climatique. Et pour parer à cette fâcheuse contrariété, l’entreprise envisage tout simplement de refroidir le sol qui se réchauffe. Oui, vous avez bien lu.
La région de North Slope, au nord de l’Alaska, recèlerait entre 400 et 750 millions de barils, selon les estimations de ConocoPhillips. La compagnie compte y investir 2 à 3 milliards de dollars [1,7 à 2,5 milliards d’euros] d’ici à 2050, dans un gigantesque projet de forage baptisé Willow.
Il est notamment prévu de construire 800 kilomètres de routes, un pont de glace sur la rivière Colville, une piste d’atterrissage et, bien sûr, de multiples plateformes pétrolières.
Les opérations d’extraction et de transport ne sont toutefois possibles qu’à des températures inférieures à -5°C et à condition que le sol soit gelé sur au moins 30 centimètres de profondeur, sans quoi les infrastructures risqueraient d’être déstabilisées et de s’affaisser sous le poids des engins.
Seulement, l’Arctique canadien se réchauffe à grande vitesse. D’après un document dévoilé par ConocoPhillips, les températures en Alaska pourraient augmenter de 2°C à 4°C d’ici trente ans. Une autre étude publiée dans Nature Climate Change conclut quant à elle que 40% du permafrost pourrait fondre avant la fin du siècle…
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