Recherches Arctiques

Actualités de la recherche scientifique
ISSN : 2755-3755

Une nouvelle expédition au Svalbard pour conserver la mémoire climatique des glaciers

Publié le 11.04.2023 - Actualité du CNRS-INSU du 03/04/2023
La Fondation Ice Memory lance sa 8ème opération de carottage de glace dans l’archipel du Svalbard - Norvège

Samedi 1er avril 2023, une équipe internationale composée de 8 scientifiques a atteint le glacier Holtedahlfonna sur l’archipel du Svalbard – Norvège. Cette expédition, dirigée par l’Institut des sciences polaires du Conseil national italien de la recherche (CNR), implique des scientifiques du CNRS, de l’Institut polaire norvégien (NPI), de l’Université Ca’ Foscari de Venise et de l’Université de Pérouse. Par 79°15 Nord, ils ont établi leur camp de forage à une altitude de 1100 mètres où, à partir du 4 avril et durant deux semaines, ils vont tenter de prélever deux carottes de glace d’une longueur de 125 mètres environ.
Contenant l’histoire climatique et environnementale de ces 300 dernières années, l’une sera dédiée à l’analyse et permettra de mieux comprendre le phénomène d’amplification arctique, induisant le réchauffement accéléré de la région Arctique. La seconde carotte de glace sera acheminée en Antarctique pour être conservée durant les prochains siècles, dans un sanctuaire dédié. Depuis 2016, la Fondation Ice Memory collecte des échantillons du monde entier, provenant de glaciers menacés de disparition. Les futures générations de chercheurs auront ainsi accès à des données glaciaires de qualité pour étudier l’histoire climatique et environnementale de notre planète.

Opération Svalbard

L’équipe internationale de scientifiques chargée d’étudier la dynamique complexe de ce qu’on appelle l’amplification arctique devrait travailler durant environ 15 jours à une altitude de 1100 mètres et à des températures pouvant atteindre jusqu’à -25°C. Le site de forage de Holtedahlfonna se trouve sur un glacier relativement accessible de l’archipel, en raison de sa proximité avec Ny-Ålesund, la station de recherche la plus septentrionale, active toute l’année. L’objectif est d’atteindre une profondeur d’environ 125 mètres dans le glacier et de reconstituer les signaux climatiques des 300 dernières années. Parmi les deux carottes de glace, l’une sera dédiée à l’analyse, l’autre sera destinée à la conservation à long terme.

Une bibliothèque de glace contenant d’inestimables archives climatiques et environnementales particulièrement menacée

Les glaciers du Svalbard, les plus septentrionaux de Norvège, renferment des archives inestimables qui disparaissent quatre fois plus vite que la moyenne mondiale. Cette région a connu parmi les plus fortes hausses de température : selon des études récentes, la température a augmenté de 4 à 5°C au cours des 40 à 50 dernières années.
C’est pourquoi la première carotte de glace permettra d’améliorer la compréhension du phénomène d’amplification arctique liée à la réduction de la glace de mer. À mesure que la glace de mer fond, les taux d’absorption du rayonnement solaire augmentent, ce qui entraîne une boucle de rétroaction positive où le rythme rapide du réchauffement des océans amplifie encore la fonte de la glace de mer. Cette boucle de rétroaction est en grande partie responsable de ce que l’on appelle l’amplification arctique et explique pourquoi l’Arctique se réchauffe beaucoup plus vite que d’autres régions de la planète.
« Nous cherchons à déterminer le rôle de la glace de mer dans l’amplification arctique et son impact sur l’atmosphère, en particulier sur les processus chimiques du brome et du mercure. Les données obtenues seront comparées aux données satellitaires sur l’étendue de la glace de mer et aux mesures d’accumulation de neige. En outre, des modèles de transport atmosphérique seront utilisés pour établir les zones de provenance possibles des deux espèces chimiques »  explique Andrea Spolaor, glaciologue et géochimiste à l’Institut des sciences polaires du CNR et chef d’expédition au Svalbard…

Lire la suite et voir la vidéo sur le site du CNRS-INSU

Voir aussi l’article de Gaël Hautemulle du 04/04/2023 sur CNRS Le journal

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