Recherches Arctiques

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ISSN : 2755-3755

Une scène de chasse atypique interroge sur le menu des ours polaires

Publié le 13.12.2021 - Article du 28/11/2021 sur L'intern@ute (avec AFP)
Un renne poursuivi à la nage et mis à mort par un ours polaire dans une scène de chasse filmée pour la première fois. A mesure que la banquise fond sous ses pattes, le roi de l'Arctique est, peut-être, en train de modifier ses habitudes alimentaires

Tout se joue sur l’archipel norvégien du Svalbard le 21 août 2020, lorsque les glaces marines se sont retirées et, avec elles, les phoques dont l’ours se repaît: une jeune ourse poursuit un renne mâle dans une eau glaciale, le rattrape, le noie et le ramène à terre pour le dévorer.

Stupéfaite, une équipe d’une station scientifique polonaise voisine filme la scène, documentant pour la première fois une chasse impliquant les deux mammifères.

« Cela ressemblait à un documentaire », relate à l’AFP Izabela Kulaszewicz, biologiste à l’université de Gdansk. « Vous pouviez presque entendre la voix du narrateur en arrière-plan disant que vous devez absolument regarder cet événement car nous ne reverrons probablement jamais rien de tel ».

Une séquence si atypique qu’avec deux autres chercheurs, elle en tire un article scientifique.

Selon eux, l’épisode s’inscrit dans une série d’observations laissant penser que l’ours polaire se rabat plus fréquemment sur des proies terrestres pour pallier la difficulté de mettre la patte sur des phoques.

Au Svalbard, territoire distant d’un millier de kilomètres du pôle Nord, où des panneaux mettent en garde contre le prédateur, quelque 300 ours sédentaires côtoient environ 20.000 rennes.

Selon les auteurs de l’article, les signes de prédation entre les deux espèces se sont multipliés ces dernières décennies.

Deux explications à cela: le recul de la banquise qui cloue les ours sur la terre ferme plus longtemps et la multiplication du nombre de rennes au Svalbard depuis que leur chasse y a été interdite en 1925.

Cette prédation, nouvelle en apparence, ne doit cependant pas être surinterprétée, notent d’autres experts.

« Si des ours polaires tuaient des rennes dans les années 1950 ou 1960, cela aurait été très difficile à observer car il y avait peu de gens, peu d’ours et peu de rennes » à l’époque au Svalbard, fait valoir Andrew Derocher, professeur à l’université de l’Alberta…

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