Recherches Arctiques

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ISSN : 2755-3755

Vague de chaleur en Sibérie : pourquoi l’Arctique se réchauffe beaucoup plus vite que le reste du monde

Publié le 28.07.2020 - Article du 26/06/2020 sur The Conversation France
À la veille du solstice d’été, un phénomène très inquiétant s’est produit dans le cercle arctique. Pour la première fois depuis que l’on enregistre les températures, les 38 °C ont été atteints dans une ville reculée de Sibérie. C’est 18 °C de plus que la température maximale quotidienne moyenne de juin dans cette partie du monde, et un record absolu de température pour la région.

De nouveaux records sont établis chaque année, et pas seulement concernant la température maximale, mais aussi la fonte des glaces et les feux de forêt. Et pour cause : les températures atmosphériques dans l’Arctique ont augmenté à un rythme environ deux fois supérieur à la moyenne mondiale.

Tout cela n’est pas sans conséquence. Associée aux températures estivales élevées des années précédentes, la récente vague de chaleur en Sibérie a accéléré la fonte du pergélisol arctique, ce sol gelé en permanence recouvert d’une fine couche superficielle qui fond et regèle chaque année. Avec l’augmentation des températures, la couche supérieure s’enfonce et ses structures commencent à se détériorer à mesure que le sol en dessous se dilate et se contracte. Ce phénomène est en partie responsable de la marée noire catastrophique (la pire jamais observée dans l’Arctique) qui s’est produite en Sibérie à la fin mai 2020, lorsqu’un réservoir de carburant s’est effondré, libérant plus de 21 000 tonnes de carburant.

Mais que se passe-t-il en Arctique, et pourquoi le changement climatique y semble-t-il beaucoup plus marqué que dans le reste du monde ?

Les prédictions des modèles

Les scientifiques ont conçu des modélisations du système climatique mondial, appelées « modèles de circulation générale », ou « GCM » pour « general circulation models », qui reproduisent les principaux schémas relevés lors des observations météorologiques. Ils permettent de suivre et de prévoir le comportement de phénomènes climatiques tels que la mousson indienne, El Niño, l’oscillation australe et les courants océaniques comme le Gulf Stream.

On utilise les GCM depuis les années 1990 pour établir une projection des changements climatiques dans un monde où l’atmosphère est de plus en plus dense en CO2. Une des caractéristiques communes de ces modèles est un effet appelé « amplification polaire ». C’est dans les régions polaires, et plus particulièrement dans l’Arctique, que le réchauffement s’intensifie. L’amplification peut être comprise entre deux et deux et demi, ce qui signifie que pour chaque degré de réchauffement de la planète, l’Arctique en subira le double ou plus. C’est une caractéristique fondamentale de nos modèles climatiques, mais pourquoi ce phénomène se produit-il ?

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