Vitale pour la planète, la forêt boréale aussi est en danger
Avec ses 1,2 milliard d’hectares, la plus vaste étendue sauvage du monde (presque un tiers de toutes les zones boisées) freine le réchauffement en absorbant une part importante du dioxyde de carbone rejeté dans l’atmosphère.
Déployée sur le Canada, la Scandinavie, la Russie et l’Alaska, celle que l’on appelle aussi taïga est fragilisée par les incendies qui se multiplient, la fonte du pergélisol et les épidémies d’insectes rendues plus virulentes par des températures plus douces.
Depuis toujours la forêt boréale subit des perturbations naturelles. Mais les scientifiques s’inquiètent aujourd’hui de les voir se produire plus souvent, voire de devenir la nouvelle norme.
« On se retrouve avec une saison des feux qui est plus longue, plus sévère. Ils sont plus intenses et couvrent de plus grandes superficies », constate Yan Boulanger, chercheur en écologie forestière pour le ministère canadien des Ressources naturelles.
D’après des données récentes, les incendies détruisent deux fois plus de couverture forestière dans le monde qu’au début du siècle et 70 % des surfaces dévorées par les flammes en 20 ans concernent les forêts boréales.
Le réchauffement climatique modifie tout l’écosystème en asséchant les parties de la forêt le plus au sud, tandis que dans le nord les arbres colonisent la toundra où ils trouvent dorénavant des conditions plus propices à leur développement.
Récemment, des scientifiques ont découvert que des épinettes blanches s’étaient déplacées vers le nord de l’Alaska dans une région de la toundra arctique qui n’avait pas connu de tels arbres depuis des millénaires.
Les experts sont formels : la partie septentrionale de la forêt boréale gagne sur la toundra, alors qu’au sud elle est grignotée par les prairies…
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